« En attendant que le Seigneur soit venu dans sa majesté accompagné de tous les anges et que la mort détruite, tout lui ait été soumis, les uns parmi ses disciples continuent sur terre leur pèlerinage ; d’autres, ayant achevé leur vie, se purifient encore ; d’autres enfin sont dans la gloire contemplant dans la pleine lumière, tel qu’il est, le Dieu un en trois Personnes » (Vatican II, Lumen Gentium 49).
Chaque dimanche, nous proclamons notre foi en disant : « Je crois en la communion des saints ». Nous affirmons ainsi les liens subsistants entre les élus qui se trouvent déjà dans la gloire au Paradis, les âmes du Purgatoire qui attendent de se retrouver auprès de Dieu et nous-mêmes, les baptisés qui vivons en essayant de faire la volonté du Père. Le catéchisme traditionnel parle d’Église triomphante, d’Église souffrante et d’Église militante. Tous, nous ne faisons qu’un et c’est cela que nous commémorons pendant le mois de novembre. Nous regardons devant nous, ce que nous appelons l’eschatologie (étymologiquement le discours sur les fins) et ce regard nous pousse à un plus grand désir du Ciel. Car oui, nous sommes faits pour être saints, nous avons été créés pour cela et nous ne serons pleinement accomplis que si nous sommes saints ! « Notre cœur est sans repos tant qu’il ne demeure en Toi » disait saint Augustin. Le repos éternel nous sera donné si nous cherchons chaque jour la sainteté, non pas en « jouant » aux personnes pieuses ou en voulant imiter extérieurement les actes des saints, mais en cherchant l’héroïcité dans le quotidien de notre vie. “Veux tu vraiment être saint ? s’enquiert saint José Maria Escriva. Remplis le petit devoir de chaque instant : fais ce que tu dois et sois à ce que tu fais.” L’Église, depuis quelques années, nous offre le cadeau de multiplier les canonisations pour nous montrer que la sainteté est pour nous, qu’elle est accessible. J’ai eu la chance de visiter une œuvre d’Église en Amérique du Sud où les éducateurs ne cessaient de faire répéter aux enfants : « Si, se puede ser santo ! » (oui, il est possible d’être saint !). Nous ne pouvons que constater pourtant que nous sommes loin de cette sainteté, même de la sainteté du quotidien. C’est pourquoi nous avons à prier pour nos défunts qui souffrent le temps de purification que la Tradition a appelé le Purgatoire pour être disposés à entrer dans la gloire, à voir Dieu face à Face. Si nous prions pour eux, de nombreuses grâces nous serons rendues pour nous aider dans notre chemin de sainteté. Ce sont les bons échanges, le commerce de Dieu en quelque sorte : nous prions, les âmes sont délivrées du Purgatoire et des grâces nous sont données pour notre vie terrestre. Les saints du Ciel ne cessent quant à eux d’intercéder pour nous auprès de Dieu qu’ils contemplent !
Don Raphaël SIMONNEAUX