Je suis venu jeter un feu sur la terre

Je suis venu jeter un feu sur la terre

Je suis venu jeter un feu sur la terre 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Que voudrais-je si ce n’est qu’il ait déjà pris ? Je dois être plongé dans une immersion, un baptême, un plongeon dans la passion, la souffrance, le tombeau, et c’est une véritable agonie en mon cœur : Père, c’est pour cela que je suis venu (cf Jn 12,27) : pour jeter un feu sur la terre, pour mourir en croix dans une ardeur d’amour extrême pour les hommes, mais qui va bouter le feu au monde.”
Pour Jésus, le mot « baptême » désigne sa mort ; il met en parallèle : « être baptisé du baptême dont il sera baptisé » et « boire à la coupe à laquelle il doit boire », expression qu’il réemploiera pour parler de sa passion au moment même de son agonie : « Père si cette coupe ne peut passer sans que je la boive, que ta volonté soit faite » (Lc 22,42).
Lorsque Jésus dit : « Je suis venu jeter un feu sur la terre », il se réfère principalement à sa Mort sur la croix, preuve suprême d’amour extrême. Il s’est lui-même consumé totalement (c’est ce que veut dire holo-causte) pour que le feu prenne ; il compte sur ses disciples, le “petit troupeau” de ses disciples, pour que le feu continue de prendre. Faire partie du petit troupeau à qui le Royaume appartient est le sort le plus merveilleux et l’honneur le plus grand qui puisse être donné aux hommes sur cette terre (et au Ciel : contemplons encore Marie en son Assomption…), mais ce n’est pas pour se “laisser vivre”. L’amour du Christ nous met la pression
(2 Co 5,14), nous angoisse, à la pensée que, si un seul est mort pour nous, alors nous devons essayer de correspondre à son amour et donner notre vie pour lui, Jésus, et pour nos frères à cause de Jésus. Quitte à entrer en conflit familial.
Le Fils de Dieu m’a aimé et s’est livré pour moi (Ga 2,20), et ma vie présente dans la chair, je la vis dans la foi en ce Jésus mon Amour, je veux à mon tour la consumer pour que le petit troupeau mette le feu à la terre.
1Jn 4,9.10.14.16 : « Nous avons reconnu l’amour de Dieu pour nous, nous y avons cru, et nous attestons que le Père a envoyé son Fils comme Sauveur du Monde ». “Bien-aimés, si le Fils de Dieu nous a ainsi aimés, s’il s’est ainsi donné en victime de propitiation pour nos péchés, nous devons nous aussi donner notre vie pour nos frères” (1Jn 3,16).
Or, nous sommes faits pour cela : l’homme est une créature qui ne trouve la pleine réalisation d’elle-même que dans le don de soi par amour
(« … l’homme, seule créature sur terre que Dieu a voulue pour elle-même, ne peut pleinement se trouver que par le don désintéressé de lui-même » Vatican II (1965) Gaudium et Spes 24). Pour nous donner de vivre au niveau de cette très haute et sublime vocation qui est aussi le secret du bonheur, le Christ nous a mis la pression : « l’amour du Christ me presse, quand je pense à l’amour inconditionnel que Jésus m’a manifesté ». St Jean de la Croix nous invite à nous laisser consumer par cette « vive flamme d’amour  » pour devenir le plus possible pur amour nous aussi et réaliser le sens profond de notre vie.
Pour cet absolu, il n’y a pas de recettes ni de situations meilleures que d’autres ; il n’y a pas de situations familiales ni d’échelles de valeurs qui entravent ; il n’y a pas à faire de grandes choses, mais à les faire avec un grand amour, là, maintenant, tout simplement, par et pour Celui qui nous a aimés le premier.

Don Laurent LARROQUE

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