Le commandement du Christ de nous aimer les uns les autres comme il nous a aimés est très beau dans l’idée, mais est bien difficile à mettre en place, car il pointe surtout les personnes que nous n’avons pas envie ou besoin d’aimer. Jésus est venu pour tous les hommes sans exception, les bons et les mauvais. Il cherche la conversion de celui qui se détourne de lui. Et il nous aime tous avec un amour dont nous ne comprenons pas encore les contours. Ainsi dans notre France qui, nous devons certainement le sentir, baisse en humanité, chacun est tenté par un mécanisme bien humain, de se replier sur soi. Ce commandement du Christ devient encore plus d’actualité surtout pour nous catholiques qui le recevons par cet évangile du dimanche. Nous entendons la voix de Dieu nous demander d’être au-delà de la norme, non pas pour nous glorifier, mais pour faire la volonté de notre Père, notre seule priorité : « Eh bien ! moi, je vous dis : Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent, afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, il fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes. En effet, si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous ? Les publicains eux-mêmes n’en font-ils pas autant ? Et si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d’extraordinaire ? Les païens eux-mêmes n’en font-ils pas autant ? » Ainsi nous sommes des hommes qui allons à contre-courant de la société. C’est ce que nous pouvons comprendre dans le pré-générique de la série The Chosen. On y voit des poissons qui forment un cercle en nageant. Soudain, un poisson change de couleur et se met à nager à contre-courant. A son exemple, d’autres le suivent et donnent un autre mouvement à ce cercle. C’est ce que nous faisons lorsque nous aimons alors que cela nous est difficile. Notre humanité nous propose de nous venger ? De mépriser ? De dire du mal ? Le commandement du Christ nous invite, quant à lui, à aimer en retour de la haine, à pardonner en retour de l’offense, à mettre l’union alors qu’il y a de la discorde… , car si nous suivons ce qui est facile ou évident de faire pour notre humanité, quelle récompense méritons-nous ? Les publicains eux-mêmes n’en font-ils pas autant ?
Don Bruno de LISLE