L’Exultet, le contraste entre la nuit
et la lumière

L’Exultet, le contraste entre la nuit
et la lumière

L’Exultet, le contraste entre la nuit
et la lumière
150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Durant la vigile pascale le diacre, ou à défaut le prêtre, chante la prière de l’Exultet qui, à la lumière du cierge pascal, fait éclater la joie des fidèles alors encore dans la pénombre. Il n’y a que les lumières allumées au cierge pascal qui éclairent l’assemblée. Retentit alors ce chant simple mais d’une joie profonde. La longueur de la pièce est exceptionnelle et son style syllabique (quasiment une syllabe par note) la rend comparable au chant de l’Évangile, ce qui se vérifie aussi au plan liturgique puisque le diacre demande la bénédiction du prêtre avant de chanter.
L’Exultet proprement dit est suivi d’une longue Préface, introduite par le dialogue habituel qui chante toute l’histoire de la chute et de la Rédemption que symbolise le contraste entre la nuit et la lumière. Oui, Jésus a acquitté à son Père la dette contractée par Adam ; il a délivré son peuple de la servitude d’Égypte ; il a brisé les liens de la mort et il sort victorieux de son tombeau ! Le style musical est donc dépouillé à l’extrême. La récitation sur une note relativement haute confère au diacre un rôle d’animateur, puisqu’il incite l’assemblée à méditer et prier, face à la flamme du Cierge pascal, donc face à la lumière du Christ pour l’instant encore ignorée par le monde.
« Heureuse faute ! »
L’Exultet est structuré en plusieurs parties :
– invitation à louer Dieu,
– appel du diacre à prier pour lui,
– dialogue chanté (préface), après quoi commence la proclamation proprement dite :
– louange à Dieu,
– éloge de la nuit pascale,
– admiration de l’œuvre rédemptrice,
– acte d’offrande,
– méditation sur la flamme et le cierge pascal,
– supplication finale.
Certainement que le point le plus beau de cette prière est le moment où il
est rappelé que c’est par l’acte sublime de salut de la mort et de la résurrection du Christ que l’homme est sauvé : « Ô admirable condescendance de la bonté divine ! Pour racheter le serviteur coupable, Dieu a sacrifié son propre Fils ! Ô péché d’Adam, en quelque sorte nécessaire puisque racheté par la mort du Fils de Dieu. » Et la sublime liturgie, perdant la tête dans l’excès de son enthousiasme, va jusqu’à s’écrier : Ô felix culpa quæ talem ac tantum méruit habére Redemptórem  ! « Ô heureuse faute qui nous a mérité d’avoir un tel, un si grand Rédempteur  ! » Ce qu’il nous faut traduire : « Ô ineffable amour qui, d’un si grand mal, a su retirer un merveilleux remède ! ».
Que cette belle prière que nous recevons de l’église nous aide tous à entrer dans la célébration de ces saints jours de Pâques que nous vivons durant toute cette semaine.
Don Bruno de LISLE

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