La nuit du 8 au 9 avril, Naïla, Vaïana, Sandra, Laurent et Matthieu, cinq de nos catéchumènes, vont recevoir le baptême au cours de la Vigile Pascale. Ce temps du Carême était autrefois ce long chemin par lequel les futurs baptisés se préparaient à devenir chrétiens. C’est pour nous l’occasion de nous rappeler qu’on ne devient pas chrétien en un court instant mais par une transformation ou une conversion que chacun d’entre nous doit suivre pas à pas. Ce Carême et tous ceux qui ont précédé sont à l’image de notre vie où, sans cesse, nous approfondissons la foi de notre baptême et devenons un petit peu plus chrétiens.
Cela ne se passe jamais tout seul.
Le sacrement du Baptême est un don gratuit. Il n’est pas le résultat d’un cursus, comme un diplôme viendrait récompenser un apprentissage scolaire réussi ! On ne devient pas chrétien par nos performances mais en nous laissant guider par Dieu. En laissant Dieu agir en nous. Ce n’est donc pas tout seul que nous devenons chrétiens. C’est en abandonnant l’illusion de l’auto-réalisation que tout commence.
Dieu est notre créateur et nous ne vivons jamais aussi bien que lorsque nous nous recevons de lui. Les 10 minutes de prière silencieuse que nous proposons à chacun de vivre pendant ce Carême veulent nous redonner ce lien vital qui nous relie à Dieu.
On le comprend également autrement.
Le chrétien est aussi en lien avec une communauté, une famille, au sein de laquelle il reçoit beaucoup. Les autres chrétiens nous élèvent par leur foi et par la prière commune. Ces 10 minutes par jour seront un lien puissant d’unité et d’amour entre nous, à la façon d’une réalité existante déjà sur la paroisse, le monastère invisible.
Le Carême est un temps de jeûne.
Comme Jésus au désert et avant lui tout le peuple libéré de l’esclavage des égyptiens, le désert a été un temps d’épreuve. Pour devenir chrétien, « il faut aussi avoir la force de se dépasser, de résister à la pesanteur naturelle du laisser-aller ». Ces mots du cardinal Ratzinger nous réveillent ! Mais attention ce jeûne ne doit pas avoir le mauvais effet de nous recentrer sur nous-mêmes ! Comme par exemple jeûner pour retrouver la ligne avant les beaux jours. Le jeûne est un acte qui nous libère de nous-mêmes pour mieux nous ouvrir à Dieu et aux autres. Ce manque est inconfortable mais est vital pour devenir chrétien. Le petit guide paroissial du Carême nous guidera pour incarner au-mieux ce jeûne.
Un désert mal famé ?
Dans l’évangile de ce dimanche, nous voyons Jésus tenté par Satan. Le chrétien appartient à cette famille qu’est l’église. Cette Église aujourd’hui nous semble peut être moins vaillante que dans le passé ou fragile, dans un contexte difficile. Jésus nous invite à traverser avec courage notre vie dans ce contexte qui semble dangereux à bien des égards. En refusant de céder aux tentations, Jésus nous conduit au-delà du seul pain, du sensationnel et du triomphe qui sont des faux saluts. Dans ce désert, nous avons cependant la certitude de trouver la présence de Dieu qui fera sortir du Rocher inerte l’eau qui donne la vie. Acceptons simplement une fois de plus, avec patience et foi, les circonstances de notre Carême ainsi que celles de notre vie. Avançons, comme un pas de plus dans le désert. Mais un pas essentiel qui nous rapproche, nous le savons, plus de Dieu que si nous restions assis sur notre caillou à attendre que les choses changent d’elles-mêmes. Allons ensemble à la rencontre du Dieu Vivant !
Bon Carême chers paroissiens !
Don Christophe GRANVILLE