Ce dimanche dans l’évangile, ce maître de la loi pose une excellente question à Jésus : « Maitre, que dois-je faire pour recevoir la vie éternelle ? » N’est-ce pas une très bonne question ? Aujourd’hui sur cette interrogation nous sommes rarement ajustés : soit nous péchons par présomption, pensant spontanément que nous la méritons au moins autant que les autres, soit nous péchons par désespoir, oubliant que Dieu est riche en miséricorde… dans les deux cas nous ne cherchons plus à y tendre, mais nous attendons passivement le dénouement de notre vie.
Le mieux c’est d’écouter Jésus qui nous pose cette question en retour : « Que dit l’Écriture, que vois-tu dans la Loi ? » Avant la présomption ou le désespoir, revenons à l’écriture qui est un guide sûr vers la vie éternelle. La réponse du légiste est approuvée par Jésus, elle reprend ce double commandement de la charité qui récapitule toute la loi et les prophètes : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force, de toute ton intelligence, et ton prochain comme toi-même. »
A l’école de Saint-Paul, nous pensons souvent que c’est la foi et non la loi qui sauve. Ce double commandement -pour être pratiqué à la mesure que Dieu attend de nous- nécessite la foi, nécessite de s’appuyer d’abord sur Lui, pour qu’Il nous donne la force de l’accomplir.
Ce qui est surprenant dans l’évangile c’est que Jésus renverse la deuxième question du légiste : il demandait « qui est mon prochain » Jésus l’interroge en lui demandant « lequel des trois s’est fait le prochain ? »
Dans notre marche vers la vie éternelle, il ne s’agit pas seulement d’aimer son prochain, il faut encore se faire le prochain des autres. C’est-à-dire que nous devons chercher le salut des autres, en leur permettant d’accomplir ce commandement de l’amour du prochain avec nous-même. Si nous nous dévouons sans compter pour le frère blessé, l’ami à demi-mort, il lui sera plus facile de m’aimer et ainsi de lui obtenir la vie éternelle…
Jésus s’est fait notre prochain, aimable, dévoué, relevant l’humanité mourante à cause de son péché, comme ce bon samaritain. Pourtant cela n’a pas suffi ; il a été rejeté.
Cet été, de qui vais-je être le prochain ? avec qui vais-je redoubler de charité. Qui vais-je aider à mettre en pratique ce commandement pour lui obtenir la vie éternelle ?
Don Marc Antoine CROIZE POURCELET