Jésus n’a pas seulement institué un groupe de douze apôtres qui a retenu l’attention des générations suivantes, mais il a aussi envoyé 72 disciples à sa suite. L’évangile de ce dimanche nous raconte leur envoi en mission. Comme à la multiplication des pains, Jésus pose un acte prophétique où le nouvel Israël est en train d’être fondé : l’église sera envoyée de toutes les nations pour faire des disciples. Le chiffre 72 rappelle le nombre des peuples recensés par la table des nations en Gn 10. Dieu pourvoit à tout.
Pour nous éclairer au sujet de cet envoi en mission, Le pape François a écrit cette semaine une lettre apostolique desiderio desideravi , de nombreux extraits sont tout simplement à l’image de ce texte : forts inspirants. Bien que le sujet soit la liturgie, les premiers paragraphes abordés par le pape nous stimulent pour la mission. Cette dernière s’enracine dans la célébration des saints Mystères de la vie du Seigneur.
A l’origine de la mission, il y a d’abord le désir de Dieu. Le pape commence ainsi son texte par cette notion qui remet de l’ordre dans notre vie chrétienne : « Personne n’avait gagné sa place à ce repas. Tout le monde a été invité. Ou plutôt : tous ont été attirés par le désir ardent que Jésus avait de manger cette Pâque avec eux : Il sait qu’il est l’Agneau de ce repas de Pâque, il sait qu’il est la Pâque. »
Le pape continue: « Le monde ne le sait pas encore, mais tous sont invités au repas des noces de l’Agneau. (…) Nous ne devrions pas nous permettre ne serait-ce qu’un seul instant de repos, sachant que tous n’ont pas encore reçu l’invitation à ce repas, ou que d’autres l’ont oubliée ou se sont perdus en chemin dans les méandres de la vie humaine. C’est ce dont je parlais lorsque je disais : « j’imagine un choix missionnaire capable de transformer toute chose, afin que les habitudes, les styles, les horaires, le langage et toute structure ecclésiale devienne un canal adéquat pour l’évangélisation du monde actuel, plus que pour l’auto-préservation »
Le but de toute action missionnaire est de préparer la rencontre avec Jésus : « il les envoya deux par deux, en avant de lui, en toute ville ou localité, où lui même allait se rendre. » Le pape écrit ces mots merveilleux sur cette rencontre : « Si la Résurrection était pour nous un concept, une idée, une pensée ; si le Ressuscité était pour nous le souvenir du souvenir d’autres personnes, même si elles faisaient autorité, comme par exemple les Apôtres ; s’il ne nous était pas donné aussi la possibilité d’une vraie rencontre avec Lui, ce serait comme déclarer épuisée la nouveauté du Verbe fait chair. Au contraire, l’Incarnation, en plus d’être le seul événement toujours nouveau que l’histoire connaisse, est aussi la méthode même que la Sainte Trinité a choisie pour nous ouvrir le chemin de la communion. La foi chrétienne est soit une rencontre avec Lui vivant, soit elle n’existe pas. »
Et le pape renchérit : « La liturgie nous garantit la possibilité d’une telle rencontre. Un vague souvenir de la Dernière Cène ne nous servirait à rien. Nous avons besoin d’être présents à ce repas, de pouvoir entendre sa voix, de manger son Corps et de boire son Sang. Nous avons besoin de Lui. Dans l’Eucharistie et dans tous les Sacrements, nous avons la garantie de pouvoir rencontrer le Seigneur Jésus et d’être atteints par la puissance de son Mystère Pascal. La puissance salvatrice du sacrifice de Jésus, de chacune de ses paroles, de chacun de ses gestes, de chacun de ses regards, de chacun de ses sentiments, nous parvient à travers la célébration des sacrements. Je suis Nicodème et la Samaritaine au puits, l’homme possédé par des démons à Capharnaüm et le paralytique dans la maison de Pierre, la femme pécheresse pardonnée et la femme affligée d’hémorragies, la fille de Jaïre et l’aveugle de Jéricho, Zachée et Lazare, le bon larron et Pierre pardonnés. Le Seigneur Jésus qui, immolé sur la croix, ne meurt plus, et qui, avec les signes de la passion, vit pour toujours, continue à nous pardonner, à nous guérir, à nous sauver avec la puissance des Sacrements. C’est la manière concrète, par le biais de l’incarnation, dont il nous aime. »
Chers frères et sœurs, le pape François nous a donné ici une pépite de lettre apostolique. Puissions nous avoir le désir de lire la suite ! (Vatican.va )
Don Christophe GRANVILLE
Si ça peut vous donner envie
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