Depuis le 21 juillet 2021, le « pass sanitaire » est obligatoire pour les lieux de loisirs et de culture rassemblant plus de 50 personnes (salles de spectacle, les parcs d’attractions, les salles de concert, les festivals, les salles de sport, les cinémas…).
Début août 2021, il le sera également dans les cafés, restaurants, centres commerciaux, hôpitaux, maisons de retraite, établissements médico-sociaux, ainsi que pour les voyages en avion, train et car pour les trajets de longue distance.
Puisque selon le gouvernement d’autres lieux pourront s’ajouter à cette liste, beaucoup de chrétiens se demandent, non sans angoisse, si le pass sanitaire sera rendu obligatoire pour entrer dans un lieu de culte.
Personne ne peut à ce jour répondre à cette question. Une chose est sûre, le gouvernement a pour objectif de vacciner la totalité de la population française et ce le plus rapidement possible.
Bien que l’on puisse polémiquer sur le bien-fondé d’un tel objectif, là n’est pas le propos de cet édito. Ce qui m’inquiète particulièrement ce n’est pas l’objectif en tant que tel, que le moyen utilisé pour le réaliser.
Le pass sanitaire me semble être une atteinte particulièrement grave à la liberté.
Si le gouvernement a la certitude que la vaccination générale est absolument indispensable, alors qu’il la rende obligatoire. Même si nous pouvons être en désaccord sur ce point, la violence faite à la liberté est moins grande lorsqu’elle vient d’une loi promulguée par l’état que par cette mise en place d’un pass sanitaire. Peut-être objecterez-vous que la contrainte qu’exerce le gouvernement sur le citoyen est absolue. Qu’elle se fasse par la loi ou par la nécessité de présenter un pass sanitaire pour sortir de chez soi, la vaccination est devenue obligatoire !
Mais, dans le premier cas, seule la police est en charge de faire respecter une loi. Dans la mise en place de ce pass sanitaire, le gouvernement se décharge sur le citoyen du rôle de faire respecter la loi et, ce faisant, de l’inévitable confrontation qui en découle.
L’obligation qu’un serveur de bistrot aura de vérifier la vaccination et la pièce d’identité d’un client pour pouvoir lui servir un café engendrera immédiatement une certaine forme de tension et de désagrément. Comment peut-on demander à une guichetière de cinéma de faire le travail d’un gendarme ! Avec la création de ce pass sanitaire, nous basculons dans un monde nouveau dans lequel l’État contraint chaque citoyen à contrôler son prochain.
Le citoyen peut, s’il le désire, s’affranchir d’une loi qu’il juge inique. Il prend alors le risque de se faire punir par la police. Mais cela n’est plus possible quand chaque citoyen est transformé par l’état en agent de police ! Qui peut prétendre qu’un tel dispositif permette de « retrouver la liberté » ? Il va nécessairement transformer nos vies quotidiennes, nos relations humaines. Il constitue un précédent redoutable en matière de contrôle permanent.
Don Louis Marie DUPORT