L’évangile de ce dimanche nous présente deux scènes de miracles de Jésus, deux scènes bien vivantes où l’on sent le témoignage direct de ceux qui ont vécu cela : ils se rappellent bien que c’était alors que Jésus allait, à sa demande, à la maison de Jaïre, le chef de la synagogue de Capharnaüm, qu’est intervenue cette femme pour venir “toucher” la frange du vêtement de Jésus. Ils se rappellent bien tout cela, et comment Jésus avait réagi, et comment les gens avaient réagi. Et l’essentiel, pour Marc, l’Evangéliste, c’est que nous, qui n’avons pas été témoins directs, nous nous appropriions ce que cela a provoqué chez lui : la foi en Jésus, le Christ, le Fils de Dieu, vainqueur du mal et de la mort.
Marc n’a pas voulu séparer les récits des deux miracles, il a gardé le récit de la femme qui touche le manteau de Jésus à l’intérieur du récit de la résurrection de la fille de Jaïre, parce que les choses se sont bien passées comme cela. Son récit est si vivant que nous avons l’impression d’y être. Et pour ceux qui sont déjà allés sur ce chemin de Tabga à Capharnaüm, au bord du Lac, c’est encore plus facile de voir les choses comme si on y était !
En plus, pour Marc, c’était mieux de laisser les choses selon le vécu, parce que cela lui permet de souligner ce pourquoi il écrit son Evangile : fonder la foi en Jésus, souligner la nécessité de la foi en Jésus : la femme, parmi une foule qui presse Jésus, est la seule qui guérit, parce qu’elle a eu la foi en Jésus. Et Jésus lui dit : ta foi t’a non seulement guérie, mais sauvée ! Et de même, la petite fille ne ressuscite que par la foi de Jaïre, son père.
Les hommes, dans leurs raisonnements humains, forcément limités, disent : « mais tu vois bien la foule qui te presse de toutes parts, et tu demandes : “qui m’a touché” ?? » Les hommes disent : “Jésus, tu déraisonnes !” “Non, c’est vous qui avez des pensées limitées par votre raison, qui vous empêchent d’accéder à la splendeur de ma Parole”. Et quand Jésus dit : « la petite fille n’est pas morte, elle dort ! » les hommes se moquent de cette parole, parce que la mort, c’est la mort ; nous le savons bien, nous les hommes, que quand on est mort, on est mort. Alors on redit : “Jésus, tu déraisonnes !” Et il répond de nouveau : “Non, c’est vous dont les pensées sont limitées par votre petite raison humaine ; c’est cela qui vous empêche d’accéder à la foi en ma Parole, à la foi en Moi, Parole de Dieu Moi-Même”. Les hommes ne comprennent pas que c’est la Parole de Dieu qui parle. La foi, c’est de croire que Jésus est le Fils de Dieu, le Verbe de Dieu, par qui Dieu a fait le monde au départ du monde, et par qui Il a dit : « que la lumière soit ! Et la lumière fut. » C’est le même, qui au milieu de la foule des hommes qui le pressent sans savoir Qui il est, dit : « la mort n’est qu’un sommeil », “et il fut ainsi”. Et c’est Lui aussi qui dira, à la fin du monde, à l’humanité entière : « Talitha, koum ! », et l’humanité tout entière se réveillera des tombeaux, par la seule puissance de la Parole du Verbe de Dieu, qui a dit : « la mort n’est qu’un sommeil ! » Nous avons beau avoir notre science, nous les hommes, pour savoir ce que c’est que la mort, nous ne savons pas vraiment ; nous devons écouter non plus notre seule science mais la Parole de Jésus qui nous dit les choses en la splendeur de leur vérité. « Ne crains pas, crois seulement. » C’est là le problème, pour un “scientifique”, alors que c’est en fait la solution, pour celui qui voit les choses comme Dieu les dit. Ça dépend de l’accueil de la Parole de Jésus : soit il déraisonne lui, soit c’est nous qui ne comprenons pas le passage de Dieu parmi nous. Venez toucher Jésus avec foi, venez communier à Lui, si vous avez la Foi en sa Parole, lorsqu’il dit : « ceci est mon Corps ». Seulement si tu as cette foi, il te dira : « ma fille, ta foi t’a sauvée ; va en paix et soit guérie de ton incrédulité. »
D.Laurent LARROQUE