Entre l’Ascension et la Pentecôte, l’église fait mémoire de ce temps du Cénacle – il y a 2000 ans – où les apôtres étaient réunis autour de la Vierge Marie dans l’attente de l’Esprit-Saint. Ce fut ce que l’on appelle la première retraite de l’église. Dix jours pour attendre ce que Jésus a promis : « Vous, c’est dans l’Esprit-Saint que vous serez baptisés sous peu de jours.» /…/ vous allez recevoir une force, celle de l’Esprit-Saint qui descendra sur vous. » (Actes 1,5-8).
Dix jours pour se laisser transformer : pour passer de la peur (de subir le même sort que Jésus) à l’audace de l’annonce, pour passer de la tristesse (de la séparation d’avec Jésus) à la joie du ciel dont ils ont été comblés. Comment cela se produisit-il ? Par le fait de « naître d’en haut » (Jn 3,3), comme dit Jésus. Il faut « naître de l’Esprit-Saint », il faut que l’Esprit-Saint vienne en eux. Nous avons eu l’immense grâce d’être baptisés, c’est-à-dire plongés dans l’eau, pour naître à la foi, il nous faut maintenant, tout au long de notre vie, naître de l’Esprit-Saint, c’est-à-dire plonger dans l’Esprit-Saint pour que ce soit lui qui nous baigne toujours plus, nous réchauffe, nous éclaire, nous rende droits,… nous fasse produire le fruit que Dieu attend de chacun de ses enfants.
C’est ce qui se réalisa le jour de la Pentecôte : « Tout à coup, vint du ciel un bruit tel que celui d’un violent coup de vent qui remplit toute la maison où ils se tenaient. Ils virent apparaître des langues qu’on eut dites de feu ; elles se partageaient et il s’en posa une sur chacun d’eux. Tous furent alors remplis de l’Esprit-Saint et commencèrent à parler en d’autres langues, selon que l’Esprit leur donnait de s’exprimer. » (Actes 2,2-3). Mais pour que l’Esprit-Saint produise en eux cette transformation, il leur a fallu le demander longuement, patiemment pour que l’attente creuse en eux un vif désir de le recevoir, l’espace pour être reçu à sa mesure.
La Vierge Marie était là au milieu d’eux. Elle fut celle qui fut toute disponible à l’action de l’Esprit-Saint, elle fut celle qui médita la Parole de Dieu au point de la concevoir en elle. Sa présence est à la fois pour nous un modèle et ce qui attire Dieu en nous. Cette retraite entre l’Ascension et la Pentecôte, vivons la en sa présence. L’Eglise est le lieu de la Présence de Dieu pour qu’elle le porte au monde. Nous avons cruellement besoin de l’Esprit-Saint pour porter Dieu au monde, demandons-le avec ardeur toute cette semaine. Alors tout le reste de notre année, de notre vie sera définitivement irrigué de ses impulsions. Pour cela nous pouvons par exemple redire chaque jour avec force la séquence de Pentecôte que l’Eglise nous propose :
Viens, Esprit Saint, en nos cœurs,
et envoie du haut du ciel
un rayon de ta lumière.
Viens en nous, père des pauvres,
viens, dispensateur des dons,
D. Marc-Antoine CROIZé POURCELET