Dans les lectures de ce 4ème dimanche du temps ordinaire, nous entendons au début de l’évangile, à propos de Jésus, qu’« ils étaient frappés de son enseignement, car il les enseignait comme ayant autorité et non pas comme les scribes » (Mc 1,22). À l’époque il était fréquent d’entendre des prédicateurs publics, tel que Saint Marc nous le rapporte à propos de Saint Jean-Baptiste, quelques versets plus haut, ou à propos des scribes. Mais ce qui frappe l’auditoire, c’est l’autorité de Jésus.
D’où vient cette autorité ? Sans doute d’abord de la cohérence de vie : Jésus fait ce qu’il prêche, contrairement aux pharisiens docteurs de la loi qui « disent et ne font pas » (Mt 23,2). Jésus dit bien qu’ils font de beaux discours, mais ils ne vivaient pas ensuite ce qu’ils demandaient aux autres de vivre. Il y a là, pour nous, une exigence que le monde attend des chrétiens : que nous vivions selon la Parole de Jésus. Combien de fois dans l’histoire du christianisme, nos mœurs ont tenu des personnes éloignées du message de l’évangile à cause de notre manque de cohérence entre la parole du maître et notre vie. Nous ne sommes pas parfaits, mais il faut tendre vers la vie dans l’Esprit Saint, où Il est lui-même notre loi intérieure, qui nous pousse à la charité selon la mesure du Cœur de Dieu. La cohérence c’est aussi de savoir demander pardon à chaque fois que nous nous rendons compte de ce décalage entre notre petite mesure et la mesure que Dieu attend de nous qui, nous le savons, est sans mesure ! Demander pardon et, autant que nous le pouvons, réparer…
L’autorité palpable que les auditeurs de Jésus ont tout de suite saisie dans son enseignement, vient surtout du lien que le Christ entretenait avec « son Père et notre Père » (Jn 20,17). C’est là toute la force de son message qui n’est en rien altéré par une humanité blessée. Dieu est bien celui qui a toute autorité, de toute éternité, et rien n’échappe à son regard. Par le lien intime, trinitaire, du Père et du Fils Dieu, toute autorité lui a été remise (Mt 28,18). Oui, il ne fait plus qu’Un avec la volonté du Père et c’est bien Lui le fondement de toute autorité.
Voilà déjà pour nous, deux grands moyens de faire grandir une juste autorité là où nous sommes et sur ce qui nous a été confié. D’abord le lien avec Dieu notre Père dans la prière où, peu à peu, nous unissons et ajustons notre volonté à la sienne. Par ce moyen, nos paroles et nos actes pèseront de plus en plus par leur profondeur. Pour qu’une autorité soit reconnue juste, il faut déjà qu’elle soit en adéquation avec la volonté supérieure de Dieu. Ensuite, avec l’aide de Dieu, travaillons à notre cohérence de vie pour que nous ne soyons pas un contre-témoignage. Qu’en voyant notre manière de vivre, le monde reconnaisse l’enseignement du maître. Si le Seigneur le veut, il peut s’en servir pour attirer puissamment à Lui et par là obtenir de nouveaux témoins crédibles de l’évangile !
D. Marc-Antoine CROIZé-POURCELET