A chacun, selon ses capacités, Dieu remet un trésor. Dans ce trésor fait de qualités et de charismes propres à chacun, ce qui nous est donné de plus précieux est la foi. Nous recevons tous, le jour de notre baptême, une ‘mesure’ de foi. A cette mesure, correspond une exigence. Pour certains, Dieu attendra un abandon et un renoncement plus radical que pour d’autres, mais chacun en fonction de sa mission. Dieu attend de nous que nous fassions notre possible pour accroître notre trésor, c’est-à-dire pour faire grandir notre foi. Il y a deux manières de faire grandir la foi qui sont nécessaires toutes les deux. La première est de nourrir notre connaissance sur Dieu. En d’autres termes, il s’agit de chercher Dieu, de faire grandir notre curiosité pour savoir qui Il est, de découvrir sa beauté, son amour, son identité : c’est le catéchisme. La deuxième manière de faire grandir la foi est d’avancer dans la confiance que nous faisons à Dieu. Cela s’appelle l’abandon. Nous grandissons dans l’abandon à Dieu lorsque nous prenons le risque de renoncer à une sécurité humaine pour nous remettre dans les mains de Dieu.
Souvent, nous sommes tentés de nous accrocher à de fausses sécurités plutôt qu’à la vraie qui est que «Dieu est Dieu», c’est-à-dire Tout Puissant et qu’Il nous aime. Une tentation aujourd’hui est de mettre notre confiance et nos certitudes davantage dans la science que dans notre foi. En effet, les théories scientifiques nous donnent une impression de maitrise alors que Dieu nous demande de lâcher notre désir de maitriser et de nous en remettre à Lui. Or, ce besoin de maitrise est particulièrement frustré en ce moment. De fait, nous vivons une confusion globale générée par des politiques de confinement fluctuantes et, pour une part, arbitraires. Ces décisions sont influencées par des rapports scientifiques nombreux et divergents. Certes, le sort de cette crise dépend beaucoup de la découverte scientifique d’un remède au virus. Cependant, il serait dangereux de vouloir remettre toute notre confiance dans un vaccin ou dans des gestes barrières. Ce serait un faux semblant de sécurité avec une durée très limitée dans le temps, avant qu’un nouveau danger n’apparaisse. Pour échapper à la confusion actuelle, notre confiance doit s’appuyer sur le fait que Dieu est Dieu, c’est-à-dire qu’il est le Tout-Puissant, qu’Il peut tout, et que rien ne lui échappe. Nous pouvons trouver la vraie sécurité dans notre foi. Cette crise est donc le temps favorable pour poser des actes de confiance en Dieu. Nous ferons ainsi fructifier cette foi dont nous devrons rendre compte au jour du jugement.
La foi nous permet de regarder les événements et les personnes comme Dieu les regarde. Quel regard de foi porter sur les nouvelles restrictions du culte ? La question n’est pas d’abord de savoir si ces restrictions sont cohérentes, même si c’est important de nous protéger, mais c’est de prendre conscience de leurs conséquences pour notre foi. Le Seigneur continuera de nous donner sa grâce si nous restons disponibles de cœur. Toutefois, il ne faudrait pas qu’en essayant de maitriser la prolifération du virus, nous occultions les vrais enjeux des restrictions qui nous sont imposées : jusqu’où puis-je aller avant de mettre en péril la vie de mon âme ?
D. Louis-Gustave de TORCY