Comment ne pas penser à vous, chers frères et sœurs, lorsque nous fêtons le Christ Ressuscité ? Nous sommes tous renfermés chez nous, tels les disciples enfermés dans leur Cénacle. Jésus est venu à eux, il vient à nous. Dans notre chez nous. Prenons alors quelques instants pour méditer cet évangile de Pâques, et recevons les grâces réservées pour nous dans cette Parole de Dieu qui est aussi Vivante que le Christ Ressuscité !
En effet les récits de la Résurrection que nous entendrons tout au long de cette semaine d’octave pascale nous montrent des rencontres personnelles et uniques avec le Christ Ressuscité. Nous pouvons facilement nous identifier dans le zèle de saint Jean qui court plus vite que saint Pierre, dans les pleurs de Marie Madeleine désespérée de ne plus pourvoir servir le Christ ou dans l’incompréhension des apôtres d’Emmaüs le soir de la Résurrection. Ce confinement nous bouscule tous. Et le Christ nous rejoint là où nous en sommes, fatigués, lassés mais aussi peut être confiants ou heureux. Il est là, Vivant. Mais plus comme avant.
C’est là, peut être, l’erreur de Marie Madeleine. Elle veut retenir Jesus, qui lui répond : « Ne me retiens pas, car je ne suis pas encore remonté vers mon Père ». Noli me tangere. Comment comprendre cela alors que Jésus va demander, une semaine plus tard, à l’apôtre Thomas : « Avance ta main, et mets là dans mon côté ». Nous comprenons donc qu’il ne s’agit pas seulement d’un toucher physique dont Jésus met en garde Marie Madeleine, mais d’une tentation à un retour comme avant. « Rabouni, on oublie la Croix, comme si elle était un mauvais souvenir, et on revient aux belles heures de ta vie publique ». Non, Jésus ne nous demande pas cela. Il veut nous conduire au Père, à notre propre résurrection, à une vie éternelle. Dans les plaies de Jésus ressuscité, la Croix devient inoubliable. De cette épreuve nous pouvons en sortir grandis dans notre foi en Jésus Ressuscité, dans notre charité fraternelle et familiale et dans notre espérance.
Il y a beaucoup de souffrance dans ce confinement et cette pandémie. La joie de Pâques ne nous demande pas de l’oublier. Au contraire, le Christ nous invite à ne pas avoir peur de la souffrance. Comment cela ? En faisant triompher la Victoire de l’Amour sur la mort. En ayant une confiance résolument vissée sur le cœur de Jésus et dans sa Miséricorde. Ne cédons pas à la peur, le Christ est là dans la barque avec nous. Quelles étaient fortes les paroles du Pape François commentant l’évangile de la tempête apaisée. Les flots de la mer en furie peuvent se déchaîner, le Christ est là.
Le premier cadeau que Jésus va offrir à ses disciples renfermés chez eux est la paix. La paix est un signe de la présence de l’Esprit Saint dans nos cœurs. Jésus nous fait ce don. Mais en échange il nous demande l’hospitalité. Veillons à ne pas l’oublier dans ce temps pascal qui commence ! Les efforts de Carême nous ont peut être tenus dans une régularité de prière, le Christ Jésus nous invite à l’accueillir encore plus, par une adoration de toute notre vie. Que chaque moment soit une louange « Mon Seigneur et mon Dieu » remplie de foi. Nous nous portons tous dans la prière ! Belles fêtes de Pâques !
D. Christophe GRANVILLE