Sans vouloir faire de Johnny Halliday un porte-parole de la bonne nouvelle, Jésus, deux mille ans avant le chanteur, avait déjà exprimé ce désir : Mettre le feu sur la terre !
Il le voulait d’une manière si intense qu’il souffrait de ne le voir déjà embrasé !
Je suis venu apporter un feu sur la terre et, comme je voudrais qu’il soit déjà allumé !
Pourtant cette déclaration ne semble pas vraiment d’actualité ! Si le feu apporte du réconfort à celui qui a froid, une lumière rassurante à celui qui est plongé dans les ténèbres, il peut aussi être, comme nous le voyons malheureusement en ces jours de canicule, la cause de destruction massive ! Nous aimerions tous voir les feux qui ravagent la Gironde et d’autres lieux en France s’éteindre rapidement et définitivement.
Même s’il s’agit d’une analogie pour nous parler de l’amour divin et que, par conséquent, l’image du feu ne peut s’appliquer parfaitement à l’action de l’Esprit-Saint en nous, je crois qu’il faut pourtant assumer cette part de destruction qu’implique la comparaison avec le feu.
D’ailleurs, c’est certainement à dessein que Jésus rajoute : « Pensez-vous que je sois venu mettre la paix sur la terre ? Non je vous le dis, mais bien plutôt la division ».
Alors ! Comment comprendre ses affirmations qui paraissent si surréalistes dans la bouche du Sauveur ?
Pourquoi le Christ semble dire l’inverse de ce qu’il a affirmé auparavant ?
N’a-t-Il pas déclaré :
« Je ne suis pas venu détruire mais accomplir »
« Je suis venu sauver ce qui était perdu »
« Heureux les artisans de paix »
« Quand vous entrez dans cette maison, dites : ‘Paix à cette maison’… »
Le Christ ne peut se contredire. La différence se comprend par le temps et le lieu. Le Christ n’a jamais dit vouloir instaurer sa paix sur la terre… Tant que nous sommes ici bas, nous sommes encore dans le temps de la grande épreuve. Il y a un combat qui existe, qu’il nous faut mener et qui demeurera jusqu’à la parousie. Le Christ dans cet Evangile nous appelle à choisir entre deux feux qui ne peuvent co-exister tant ils sont opposés. Lorsque l’un gagne du terrain, il détruit l’autre, et réciproquement !
« Deux amours ont donc fait deux cités : l’amour de soi jusqu’au mépris de Dieu, la cité terrestre ; l’amour de Dieu jusqu’au mépris de soi, la cité céleste » résume Saint Augustin.
Dans ce combat, notre âme peut se laisser embraser par l’amour qu’est l’Esprit Saint, ou dévorer par le feu des convoitises qui l’animent !
Alors, laissons le allumer en nous le feu de son amour. Laissons le gagner en nous cette guerre dans laquelle le bon grain est séparé de l’ivraie !
Choisissons la fournaise de l’amour de Dieu puisque c’est la seule à pouvoir nous éclairer et réchauffer notre cœur !
Don Louis Marie DUPORT