Vendredi, nous avons contemplé le Sacré Cœur de Jésus. Cette fête inscrite dans le calendrier liturgique nous a été donnée grâce à la collaboration de deux saints. C’est en 1673 que Sainte Marguerite Marie Alacoque reçoit des apparitions de Jésus qui lui dévoile son Cœur « passionné d’amour» et lui exprime son désir d’être aimé en retour. Il lui rappelle son amour pour tous les hommes dont il regrette la froideur et l’ingratitude, spécialement envers sa présence Eucharistique. Il demande alors l’institution d’une nouvelle fête pour honorer son Cœur en communiant avec un amour tout particulier ce jour-là. Sainte Marguerite se sentant bien incapable d’accomplir une telle mission lui répond : « Seigneur, Donnez-moi donc le moyen de faire ce que vous me commandez. »
Ce à quoi le Christ répond :
« Je t’envoie mon fidèle serviteur et mon parfait ami (Claude La Colombière). Dis lui de ma part de faire son possible pour établir cette dévotion et donner ce plaisir à mon divin Cœur ; qu’il ne se décourage point pour les difficultés qu’il y rencontrera, car il n’en manquera pas ; mais il doit savoir que celui-là est tout-puissant qui se défie entièrement de soi-même pour se confier uniquement à moi. »
Saint Claude est une vivante image de cette espérance chrétienne. Il fait une entière confiance au cœur de Jésus et s’abandonne en toutes choses ne comptant que sur la force de ce divin cœur. Comme il serait bon que nous puissions l’imiter davantage. Pour ce faire, je vous propose de nous approprier son acte de confiance, dont voici un extrait :
Mon Dieu, je suis si persuadé que Vous veillez sur ceux qui espèrent en Vous, et qu’on ne peut manquer de rien quand on attend de Vous toutes choses, que j’ai résolu de vivre à l’avenir sans aucun souci, et de me décharger sur Vous de toutes mes inquiétudes (…) Je connais, hélas ! Je ne connais que trop que je suis fragile et changeant, je sais ce que peuvent les tentations contre les vertus les mieux affermies, j’ai vu tomber les astres du ciel et les colonnes du firmament, mais tout cela ne peut m’effrayer : tant que j’espèrerai je me tiens à couvert de tous les malheurs, et je suis assuré d’espérer toujours, parce que j’espère encore cette invariable espérance. Enfin, je suis sûr que je ne puis trop espérer en Vous, et que je ne puis avoir moins que ce que j’aurai espéré de Vous. Ainsi, j’espère que Vous me soutiendrez dans les tentations les plus violentes, que Vous ferez triompher ma faiblesse de mes plus redoutables ennemis ; j’espère que Vous m’aimerez toujours, et que je Vous aimerai aussi sans relâche ; et pour porter tout d’un coup mon espérance aussi loin qu’elle peut aller, je Vous espère Vous-même de Vous-même, ô mon Créateur, et pour le temps et pour l’éternité.
Ainsi soit-il !
Don Louis Marie DUPORT