Si on m’avait dit qu’un jour je prendrai goût à l’oraison…. Pourtant depuis le début de ce Carême, tous les matins je me lève en sachant que je vais m’assoir au pied de mon Seigneur, prendre 10mn ou plus rien qu’avec Lui, le laisser vivre et respirer en moi. C’est simple, il suffit d’aimer et comme avec mon époux être ensemble suffit. Lui parler, l’écouter, se taire….je me découvre une vie intérieure qui ne demande qu’à grandir. Merci à nos prêtres de m’avoir demandé cet effort qui n’en est plus un, puisque j’y trouve une paix et une joie que je ne connaissais pas.
Cette année, j’ai décidé de vivre plus intensément mon carême. Pour cela, j’ai suivi la « feuille de route » proposée par la paroisse en essayant de respecter au mieux chacun des 3 piliers : jeûne, charité et prière. Sur ce dernier point, je me suis donc fixé une routine : dizaine ou chapelet au réveil, lectures en fin de matinée et les fameuses 10 minutes d’oraison quotidienne dans l’après-midi. Alors qu’après chaque prière ou lecture, je prends naturellement du temps avec le Seigneur, pour lui parler ou être en silence avec Lui, l’oraison me paraît plus « pénible ». Effectivement, chaque après-midi, à cet instant, j’essaie d’évacuer toutes pensées extérieures pour vivre ce moment. Cela n’est pas naturel et le fait de m’obliger à ne plus penser à rien génère paradoxalement de nombreuses pensées parallèles, bref, un cercle vicieux jusqu’à ce que je conclue ce moment frustré. Finalement, il a fallu attendre la mi-carême et une discussion avec l’un de nos padres pour comprendre, qu’en fait, je vivais déjà ce coeur à coeur quand, après chacune de mes prières, je prolongeais ce moment avec le Seigneur. Je m’étais fait une montagne de l’oraison mais je comprends qu’il peut s’agir finalement d’un moment très simple ou l’on se laisse être visité par le Seigneur.