Depuis quelques temps, en allant à Sainte Bernadette, j’ai pu constater une file d’attente inhabituelle empiétant sur le trottoir de l’avenue de Valescure. Je viens de comprendre qu’il s’agit en fait de l’entrée d’un laboratoire d’analyse médicale.
Alors j’aimerais vous partager un rêve que les prêtres qui sont à votre service partagent avec l’abbé Thibaut de Rincquesen (Vicaire à la paroisse Saint Germain des prés). Je tire ce qui suit de son édito.
Imaginons que cette queue ne soit plus simplement devant la porte du laboratoire d’analyse médicale mais devant celle de nos confessionnaux.
On viendrait y chercher l’absolution qui réjouit et non le test Covid qui inquiète. On pratiquerait l’introspection de l’âme, plutôt que de faire entrer à l’intérieur de nos sinus de douloureux écouvillons. On recevrait la réconfortante miséricorde, plutôt que le diagnostic implacable.
« Or ces tests ont un résultat incertain, alors que l’absolution, elle, réussit à tous les coups. La peine pour les coupables de contagion est elle-même terrible : quatorze jours de réclusion et surtout un humiliant message à tous ses proches pour leur annoncer qu’on leur a fait courir un terrible danger en leur parlant ou en leur souriant. Tandis que la peine pour les pécheurs repentants est une douce pénitence : une action de grâce qui fait sentir combien l’amour de Dieu est grand.
Ah, si les chrétiens s’inquiétaient autant de leur santé spirituelle que du Covid ! Comme nous serions plus heureux et libres si la sainteté était un sujet de santé publique ! Nous sommes tous pécheurs : pas besoin de test pour le savoir. Mais la maladie est de ne pas voir son péché et de ne pas s’en soucier. Quoi, nous acceptons de vivre tous les jours avec les démons dans notre cœur ? quelle mauvaise compagnie dont nous avons tout intérêt à nous débarrasser ! Si nous avions cette même vigilance contre le péché que face au Covid, au lieu de porter un masque, nous porterions une médaille miraculeuse autour du cou et un chapelet dans la poche ; en guise de gestes barrières, nous ferions le signe de croix et une prière silencieuse à chaque fois que nous risquons la contamination du péché par des regards ou des pensées impures ; à la place du confinement sanitaire, nous prendrions quelques minutes de prière silencieuse dans une pièce reculée.
Oui, les journalistes et les politiques ont raison : il y a beaucoup de leçons à tirer de cette crise. Amis paroissiens, mettons autant d’application à revenir vers Dieu que nous en avons à tenir à distance le virus. Livrons-nous au Christ, véritable médecin des âmes »
Qui sait ? Peut-être vos prêtres devront faire des « heures sup » au confessionnal ?
D. Louis-Marie DUPORT