Aujourd’hui nous fêtons la descente de l’Esprit Saint sur les apôtres, mais plus largement sur l’Eglise tout entière. Cela veux dire que c’est tout le peuple de Dieu qui reçoit ce don pour qu’Il nous donne un accès au Père, dans le Christ !
Si Jésus peut affirmer sans crainte : « tout est accompli » (Jean 19,30), c’est parce qu’en remettant l’Esprit, Il sait que même si la sanctification du monde n’est pas encore achevée, elle le sera infailliblement grâce à l’action de l’Esprit Saint ! Par cette remise du Saint Esprit, l’Eglise n’est plus une institution humaine, fragile et changeante, mais une création divine indestructible contre laquelle « les puissances du mal ne peuvent rien (Matthieu 16,18)» !
« L’Esprit habite dans l’Église et dans les cœurs des fidèles comme dans un temple, c’est en eux qu’il prie et qu’il rend témoignage à leur adoption de fils de Dieu. Cette Église, qu’il guide vers la vérité tout entière, qu’il unifie par la communion et le ministère, l’Esprit lui fournit ses moyens d’action et la dirige par la diversité de ses dons hiérarchiques et charismatiques, il l’embellit par ses fruits. Par la vigueur de l’Évangile, il assure sa jeunesse, il la renouvelle sans cesse, il la conduit jusqu’à l’union parfaite avec son Époux. Car l’Esprit et l’Épouse disent au Seigneur Jésus : Viens ! L’Église apparaît ainsi comme « le peuple unifié qui participe de l’unité du Père, du Fils et de l’Esprit Saint ». (Concile Vatican II – Constitution Lumen Gentium)
Grace à sa présence, chaque fidèle reçoit une force particulière qui le rend capable et disponible pour assumer des entreprises et des fonctions diverses, avantageuses pour renouveler et développer l’Église, selon cette parole : Chacun reçoit le don de manifester l’Esprit en vue du bien de tous. Ces charismes, les uns plus éclatants, les autres plus simples et plus communément répandus, doivent être reçus avec action de grâce et réconfort, du fait qu’ils sont principalement adaptés et utiles aux besoins de l’Église. (Constitution Lumen Gentium)
Saint Cyrille de Jérusalem dans ses catéchèses reprend l’épisode de Jésus et de la Samaritaine pour parler de cet action vivifiante de l’Esprit Saint dans l’Eglise. Cette eau que Jésus veut donner à cette femme, qui étanche la soif et qui jaillit en ceux qui la reçoivent pour la vie éternelle n’est autre que l’Esprit Saint (Jean 4,14). Voici ce qu’il en dit : Parce que l’eau est à la base de tout ; parce que l’eau produit la végétation et la vie ; parce que l’eau descend du ciel sous forme de pluie ; parce qu’en tombant sous une seule forme, elle opère de façon multiforme. ~ Elle est différente dans le palmier, différente dans la vigne, elle se fait toute à tous. Elle n’a qu’une seule manière d’être et elle n’est pas différente d’elle-même. La pluie ne se transforme pas quand elle descend ici ou là, mais en s’adaptant à la constitution des êtres qui la reçoivent, elle produit en chacun ce qui lui convient.
L’Esprit Saint agit ainsi. Il a beau être un, simple et indivisible, il distribue ses dons à chacun, selon sa volonté. De même que le bois sec, associé à l’eau, produit des bourgeons, de même l’âme qui vivait dans le péché, mais que la pénitence rend capable de recevoir le Saint-Esprit, apporte des fruits de justice.
Pour que l’Eglise grandisse, puissions-nous, en recevant ce même Esprit,
le laisser porter en nous le fruit particulier que nul autre que nous ne peut porter !
D. Louis-Marie DUPORT