Suite à l’épidémie de coronavirus, les fidèles ne peuvent plus assister à la messe et communier. Mais ils peuvent faire une communion spirituelle, comme l’a rappelé Mgr Centène, évêque de Vannes.
Communier spirituellement, c’est s’unir à Jésus-Christ présent dans l’Eucharistie, non pas en le recevant sacramentellement, mais par un désir procédant d’une foi animée par la charité. Elle est constituée essentiellement par un désir de l’Eucharistie.
C’est ce que dit saint François de Sales « Mais quand vous ne pourrez pas avoir ce bien de communier réellement à la sainte messe, communiez au moins de cœur et d’esprit, vous unissant par un ardent désir à cette chair vivifiante du Sauveur ».
1er principe : la foi en la présence du Christ dans l’Eucharistie comme source de vie, d’amour et d’unité. C’est parce que l’Eucharistie, selon la promesse de Notre-Seigneur, est le pain de l’âme, un aliment de vie, une nourriture spirituelle, que l’on veut effectivement s’en nourrir. Toute la liturgie eucharistique, en nous rappelant cette pensée, nous invite à y voir le caractère propre du sacrement.
2ème principe : l’efficacité du désir peut suppléer l’acte sacramentel. C’est un principe admis que le désir supplée l’acte, quand celui-ci ne peut être accompli en lui-même. La fin, dit saint Thomas, est contenue dans le désir. Par le désir, la communion est en quelque sorte accomplie ; sans doute elle ne l’est pas matériellement ; mais, puisqu’il faut distinguer dans le sacrement, le signe et la réalité, le désir atteint la réalité sans passer par le signe.
Le mouvement sincère et efficace de l’âme vers la vie est déjà un mouvement de vie. Celui qui tend vers la vie du Christ dans l’Eucharistie la trouve, car le Christ ne manque pas à ceux qui le cherchent.
Les effets produits sont de même nature que dans la communion eucharistique, augmentation de la grâce sanctifiante, grâces d’amour, de vie, de pureté, d’unité. On rapporte de sainte Angèle de Mérici que lorsqu’on lui interdisait la communion de chaque jour, elle y suppléait par de fréquentes communions spirituelles à la messe, et elle se sentait parfois inondée de grâces semblables à celles qu’elle aurait reçues si elle avait communié sous les espèces sacramentelles.
Ces effets peuvent être supérieurs à ceux qui sont produits dans la communion sacramentelle, si les dispositions sont très pures, mais à égalité de dispositions, ils sont évidemment moins abondants que dans la communion eucharistique. « Il peut arriver que vous fassiez cette communion spirituelle avec une telle ferveur, que vous méritiez autant de grâces que le prêtre en obtient par la communion sacramentelle, bien que, pour lui, des dispositions semblables unies à la réception du sacrement aient pour résultat des grâces plus abondantes » (Vénérable Louis Dupont).
D’après beaucoup d’auteurs, la communion spirituelle pour être fructueuse, requiert l’état de grâce. Mais il n’est pas nécessaire de se confesser, un acte de contrition parfaite suffit. En cas de contrition imparfaite, il n’y aurait pas de péché ; il y aurait même un bon désir, mais les fruits attachés à la communion spirituelle ne seraient pas produits.
Puisqu’il ne nous est pas donné de nous unir au Christ par la réception réelle de l’Eucharistie, nous nous unirons en esprit par le doux lien d’un amour paisible et tranquille.
Nous terminerons la communion spirituelle en remerciant et en louant Jésus. La communion spirituelle peut être faite aussi souvent que l’âme le désire. Les avantages de la communion spirituelle ne doivent permettre ni d’en exagérer ni d’en minimiser l’importance. Elle tire sa valeur de la communion sacramentelle, mais les richesses du trésor eucharistique ne doivent pas faire négliger l’appoint spirituel de ce désir intérieur du cœur.
Et c’est le sens à retenir sans doute de la parole adressée à l’humble sœur Paula Maresca
par le Christ, qui lui montrait deux vases précieux, l’un d’or et l’autre d’argent. « Dans le vase d’or, dit-il, je conserve vos communions sacramentelles et dans le vase d’argent, vos communions spirituelles ».
Source : Denis SUREAU, Revue Transmettre